Projets de médicaments pour soigner le syndrome de Rett

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recherche, louis reed, unsplash

Cet article a fait la revue des projets de médicaments pour soigner le syndrome de Rett : https://www.evaluate.com/…/…/rett-failure-sets-thin-pipeline

 

En voici une traduction rapide :

 

Après l’échec de Newron, les seuls médicaments à un stade avancé de développement concernant le syndrome de Rett sont ceux de GW Pharma, Acadia et Anavex.

L'essai pivot de Newron « Stars » avec le Sarizotan (Un essai pivot est un essai clinique de phase III visant à démontrer et à confirmer l'innocuité et l'efficacité d'un traitement et à estimer l'incidence des effets indésirables courants) pour le tester dans le syndrome de Rett était un pari à haut risque qui a échoué.

Newron, après cet échec, a décidé d’abandonner toute recherche sur le syndrome de Rett, un coup dur pour une pathologie qui n’a à ce jour aucun médicament sur le marché.

Les autres projets en cours sont ceux d’Anavex, GW Pharma et Acadia, qui, comme pour le Sarizotan, ont pour but de traiter les symptômes et non les causes du syndrome.

Anavex développe Anavex 2-73. Un essai de phase II sur 6 patients adultes a montré une amélioration après 7 semaines des scores à la fois du questionnaire comportemental du syndrome de Rett (RSBQ) et de l'échelle d’impression globale clinique (CGI-I). L’essai se poursuit avec 15 patients dont une partie sous placebo et les résultats complets sont attendus pour le 2nd semestre 2020. Un 2nd essai de phase II, appelé Avatar, est en cours en Australie dont les résultats sont également attendus cette année. Par contre, les résultats d’un essai excellence pédiatrique de phase II / III ne paraîtront pas avant juin 2021.

GW Pharma a déjà sur le marché le cannabinoïde Epidiolex pour traiter certains types d'épilepsie infantile et un cas de sclérose tubéreuse. Un essai de phase III sur le syndrome de Rett, baptisé « Arch », a été lancé avec 252 patients âgés de 2 à 18 ans. Deux doses d'Epidiolex sont testées en comparaison à un placebo et le critère principal d’évaluation est, là encore, l'amélioration des scores RSBQ et CGI-I, après 24 semaines. Les résultats seront disponibles en août 2021.

Acadia développe le trofinetide, un médicament analogue au neuropeptide IGF-1 qui réduit la neuroinflammation et aide la fonction synaptique. Un essai de phase III, appelé « Lavande », avec un contrôle vis-à-vis d’un placebo en mesurant là aussi l'amélioration des scores RSBQ et CGI-I, cette fois après 12 semaines. a débuté en novembre dernier. Il était prévu de recruter 180 patients âgés de 5 à 20 ans, mais en mars, la société a annoncé qu'aucun nouveau patient ne serait recruté en raison de la pandémie de Covid-19 . Les patients déjà inscrits poursuivent l’essai mais on ne sait pas quelle est finalement le nombre de patients concernés. Les résultats sont attendus pour septembre 2021.

Un traitement des causes du syndrome et non plus seulement des symptômes en utilisant la thérapie génique est l'objectif ultime pour soigner cette maladie, mais nous en sommes encore loin. La société Sarepta Therapeutics s'est associée à StrideBio en fin d’année dernière, avec des premiers travaux de R&D sur quatre cibles du SNC (Système Nerveux Central), dont l’une concerne le syndrome de Rett.

Novartis, suite à l’acquisition d’Avexis, prévoit de réaliser un essai clinique sur le syndrome de Rett pour sa thérapie génique AVXS-201, mais les résultats ne sont pas attendus avant 2023.

En complément, voici un rappel des différents types d’essais ou études qui sont réalisés pour un nouveau médicament :

Les études précliniques marquent les premiers pas du développement d’un médicament. Elles apportent les données préliminaires sur le comportement d’une molécule dans des cellules mises en culture et au sein d’organismes animaux vivants.

L’évaluation clinique d’un candidat médicament marque le début de son expérimentation chez l’homme. L’objectif est d’évaluer la sécurité du médicament et son efficacité chez des volontaires sains ou malades. Le médicament pourra arriver sur le marché si sa balance bénéfice/risque est positive, c’est-à-dire si son bénéfice pour la santé est supérieur à ses inconvénients potentiels.

L’évaluation clinique repose sur trois phases :

La phase I est menée sur une vingtaine de volontaires, sains ou malades en fonction de la molécule évaluée. Il s’agit de la tester pour la première fois chez l’homme afin d’observer son évolution dans l’organisme en fonction du temps (cinétique) et d’évaluer sa toxicité.
La phase II se déroule chez des volontaires malades. L’objectif est de déterminer la dose minimale efficace du médicament et ses éventuels effets indésirables. Une première étape permet de déterminer la dose minimale efficace pour laquelle les effets indésirables sont inobservables ou minimes. Une seconde phase consiste à administrer cette dose à 100 à 300 malades, si possible pour rechercher un bénéfice thérapeutique.
La phase III est la phase finale avant la mise sur le marché. Elle permet d’évaluer l’efficacité du médicament sur une cohorte de patients plus importante : de quelques centaines en cas de cancer, à des milliers pour des maladies très fréquentes comme l’hypertension. Les volontaires sont le plus souvent répartis en deux groupes afin de comparer l’efficacité du candidat médicament à un traitement de référence (s’il en existe un) ou à un placebo. Cette phase dure souvent plusieurs années, le temps de recruter les patients et de suivre l’évolution de leur état de santé.